Les 5 mesures « chocs » de Gabriel Attal pour relancer le secteur immobilier

Les solutions immédiates du Premier ministre

Les mesures annoncées mardi par le Premier ministre ont été sans surprise. Le Gouvernement garde la même direction pour le Logement, avec un maître-mot : simplification. C’est ainsi que Gabriel Attal a rappelé la mise en œuvre de : 

• La révision du DPE, 
• Une meilleure accessibilité à MaPrimeRénov’, 
• La simplification de la densification (la construction sur des parcelles déjà existantes), 
• La levée des contraintes sur le zonage, 
• Et l’accélération des procédures de construction.

Le but de l’exécutif ? Construire de nouveaux logements, avec un objectif fixé à 30 000 en 3 ans et accélérer la rénovation, avec 700 000 rénovations prévues en 1 an.

Du côté des logements sociaux, Gabriel Attal a fait deux annonces : 

• Les maires auront désormais un rôle dans la première attribution des nouveaux logements sociaux construits dans leur commune.
• Le décompte des logements sociaux imposé aux communes par la loi SRU sera révisé.

Sur ce dernier point, Gabriel Attal a précisé que le Gouvernement a l’intention de « faire évoluer » le secteur du logement social pour soutenir les classes moyennes. D’ici 2025, les communes sous la loi SRU devront avoir au moins un quart de logements sociaux et le Gouvernement propose d’inclure une partie de logements intermédiaires, accessibles à la classe moyenne, dans ce calcul.

Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé l’intention du Gouvernement de procéder à des réquisitions sur les bâtiments vides, en particulier les bâtiments de bureaux.

Des mesures pas suffisamment « chocs » pour les professionnels du secteur

Côté associations d’aide au logement, les réactions concernant ce plan d’action ont été vives.

« C’est scandaleux d’intégrer dans les quotas de la loi SRU les logements locatifs intermédiaires qui sont destinés plutôt aux classes moyennes, voire aux classes moyennes supérieures. », Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre

Selon Manuel Domergue, 75 % des personnes en attente de logements sociaux souhaitent « un logement très social ». 

« Il n’y avait déjà pas assez de logements sociaux et là on va donner l’opportunité à des maires qui ne veulent pas accueillir des pauvres sur leur territoire d’accueillir à la place des cadres. », Manuel Domergue

Quant à l’Anah, les mesures du Premier ministre ont un goût de déjà vu. Pour son président, Thierry Repentin, cela « revient à reprendre des propositions faites sous la présidence de Nicolas Sarkozy ».

« Le logement intermédiaire, compte tenu de son niveau de loyer et donc des revenus nécessaires pour l’assumer, concerne moins de 5 % des demandeurs d’un logement social en France. », Thierry Repentin

Les critiques ont également fusé du côté de l’Union sociale pour l’habitat (USH). 

« Cette proposition, qui ne règlera en rien le retard pris pour la construction du logement social, va renforcer les ségrégations territoriales. », USH

Finalement, faut-il considérer ce choc d’offre comme la réponse la plus appropriée à la crise du logement ? Ces deux dernières années ont démontré que le blocage du marché provient principalement de la demande. Selon Henry Buzy-Cazaux, les annonces de Gabriel Attal ne suffiront pas. Il estime que des réformes de la fiscalité des investisseurs et un renforcement des aides à la primo-accession seront nécessaires, des solutions qui n’ont pas été évoquées par Gabriel Attal.