La proximité d’une maison avec des éoliennes fait-elle baisser son prix ?

La filière éolienne en France

Selon le Ministère de la transition énergétique, la France comptait 6 500 éoliennes en 2018. « En suivant la progression de l’énergie éolienne sur le territoire sur ces dernières années, on estime le nombre d’éoliennes terrestres en France en 2021 à 8000, réparties sur 1380 parcs, en France métropolitaine et d’Outre-Mer ».

Selon l’Ademe, l’énergie « idéale » à l’horizon 2050 sera composée d’un mix énergie solaire/énergie éolienne. La feuille de route du gouvernement est d’ailleurs très claire dans ce domaine : entre 33,2 et 34,7 GW pour l’éolien terrestre et 5,2 à 6,2 GW pour l’éolien maritime ou offshore, d’ici à 2028.

En 2020, l’énergie éolienne représentait la troisième source d’énergie en France après le nucléaire et l’hydraulique. 7,9 % de la production d’électricité était alors générée par les éoliennes.

10 % des maisons dévalorisées à cause des éoliennes

Dans ce contexte, l’Ademe a mené une étude sur l’impact de la proximité d’une maison ou d’un logement avec des éoliennes. Et le résultat semble très clair. L’agence de l’environnement conclut que « l’impact de l’éolien sur l’immobilier est nul pour 90 %, et très faible pour 10 % des maisons vendues sur la période 2015-2020 ». La valeur des maisons concernées ne semble pas subir de décote particulière, comme c’est le cas avec la présence de pylônes électriques et d’antennes relais. Et d’ajouter toutefois que ces résultats pourraient évoluer à l’avenir.

Plus précisément, la présence d’éoliennes ne semble pas affecter la valeur d’une maison si celles-ci se situent à plus de 5 kilomètres. À moins de 5 kilomètres, la décote moyenne constatée est de -1,5 % sur le prix par m². Cela concernerait environ 10 % des maisons vendues en France sur la période de référence.

Code de l’environnement – Article L515-44 : « La délivrance de l’autorisation d’exploiter est subordonnée au respect d’une distance d’éloignement entre les installations et les constructions à usage d’habitation, les immeubles habités et les zones destinées à l’habitation (…). Elle est au minimum fixée à 500 mètres ».

De leur côté, de nombreuses associations de riverains se sont étonnées de ces résultats, note le quotidien les Echos. C’est le cas du collectif « Vent de Colère » qui dénonce des nuisances sonores et visuelles et pointe du doigt les dommages causés par les éoliennes situées à proximité immédiate des maisons, soit moins de 2 kilomètres. Une donnée non prise en compte par l’Ademe. Selon le quotidien et le réseau Era immobilier, la décote pourrait atteindre -30 % dans le cas de maisons isolées qui bénéficiaient jusqu’alors d’une vue dégagée.