Vendre plutôt que rénover : le choix de 13 % des propriétaires de passoires thermiques
À partir du 1er janvier 2023, les plus énergivores des passoires thermiques seront bannies du marché locatif. Autrement dit, cela représente quelque 90 000 logements de la classe énergétique G. Et comme le prévoit la loi Climat et résilience, l’ensemble de la classe G sera concerné à compter de 2025, puis viendront les logements classés F en 2028, puis E. À terme, 1,7 millions de biens ne pourront plus être loués en l’état.
Pour les propriétaires-bailleurs, se pose alors la question de l’avenir de leur patrimoine immobilier. Malgré les aides telles que MaPrimeRénov’, le reste à charge demeure trop élevé pour certains qui préfèrent d’ores et déjà vendre pour anticiper la réforme. Pour d’autres, c’est l’évolution de la réglementation et des travaux jugés trop compliqués, qui encouragent le passage à l’acte. Selon un sondage mené par l’Union nationale des propriétaires immobiliers (Unpi) durant l’été dernier, 13 % des ménages prévoient ainsi de vendre leur passoire thermique.
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À Paris, Lyon et Bordeaux, les prix des passoires thermiques ralentissent
Selon SeLoger, les grandes villes sont les premières à enregistrer une hausse des ventes de passoires thermiques. +200 % d’annonces de logements classés F et G à Lyon et Limoges, sur la période janvier-septembre 2021 par rapport à janvier-septembre 2020 et +127 % à Marseille.
8 %
Dans ce contexte, les prix s’affirment également. SeLoger constate ainsi une hausse moyenne des prix des logements ayant une étiquette énergétique F ou G, de l’ordre de 21 % sur un an. De même, le délai de disponibilité des passoires thermiques s’établit désormais à 43 jours en moyenne, soit 40 % de moins qu’en 2020.
Malgré cela, les premières baisses de prix se font sentir, en particulier dans les grandes villes (-4 % à Paris, -1 % à Lyon et une stagnation à Bordeaux). Une tendance qui pourrait se confirmer dans les mois à venir, l’étiquette énergétique étant de plus en plus scrutée par les futurs acheteurs.
La crise sanitaire et l’évolution de la réglementation n’entachent pas le dynamisme du marché
Dans un contexte de crise sanitaire et alors que la loi Climat et résilience produit ses premiers effets, on pourrait s’attendre à ce que les acheteurs boudent le marché de l’immobilier. Or, si l’on se fie à une note du Conseil supérieur du notariat, en date du 13 décembre dernier, il n’en est rien. 1 198 000 transactions immobilières ont été enregistrées entre octobre 2020 et octobre 2021, soit une hausse de 14,5 % par rapport à 2019.
Les ventes de maisons ont augmenté depuis 2019, de même que les prix, notamment en province. Une des conséquences de la crise sanitaire et des confinements, qui ont incité les acquéreurs à revoir leurs priorités.
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