Passoires thermiques : les conséquences de l’interdiction de louer en zone rurale

Une diagonale du vide qui concentre logements vacants et passoires thermiques

L’interdiction progressive de louer une passoire thermique est le résultat de la loi Climat et résilience. Une mesure qui a pour objectif de rénover le parc de logements et ainsi de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments, tout en réduisant le montant des factures d’énergie des ménages. Un triple objectif que ne conteste pas la FNAIM qui redoute toutefois un « assèchement du parc locatif » notamment à la campagne, « dans les territoires les plus oubliés par la politique du logement » notait récemment le président de la fédération, Loïc Cantin, sur Twitter.

Selon la FNAIM, quelque 60 000 logements sont laissés vacants chaque année et sortent donc du parc locatif. Un chiffre qui se concentre dans les zones rurales et notamment dans la « diagonale du vide » comme le note le magazine Capital. Cette zone part du Sud-ouest de la France et s’étend jusqu’au Nord-est. On y trouve des départements comme l’Aveyron, la Lozère et le Lot en Occitanie, la Dordogne, la Corrèze et la Creuse en Nouvelle-Aquitaine, le Cantal, l’Allier et l’Ardèche en Auvergne-Rhône-Alpes, la Nièvre et la Côte d’Or en Bourgogne-Franche-Comté, l’Aube, la Marne et la Meuse dans le Grand-est.

MaPrimeRénov’ : tenir compte des spécificités géographiques

Ces zones concentrent une part importante de logements ayant un DPE F ou G et de logements vacants. Les prix de vente et les loyers y sont bien moins importants que dans les métropoles, ce qui affecte la rentabilité des opérations, raison pour laquelle les propriétaires peinent à trouver les fonds nécessaires à leur rénovation. Selon la FNAIM, le retour sur investissement à la campagne est disproportionné par rapport au coût de la rénovation et des matériaux. En plus d’affaiblir les propriétaires et d’assécher l’offre locative en zone rurale, la FNAIM estime que cette mesure pourrait créer un phénomène d’exode des locataires vers les grandes villes, pourtant déjà à saturation.

Loïc Cantin pour le magazine Capital : « Une bonification de MaPrimeRénov’ pourrait par exemple être accordée lorsque le coût des travaux excède 30 % de la valeur vénale du bien, pour permettre aux propriétaires de se lancer ».

En conséquence de quoi la FNAIM souhaite que soient prises en compte ces particularités et que soit renforcé le montant des aides accordées pour la rénovation de logements situés en zone rurale.