43 % des Français ne connaissent pas le DPE
Selon une enquête Ipsos mandatée par Atlantic, spécialiste français des solutions de confort thermique, 43 % des Français déclarent ne jamais avoir entendu parler du DPE. Ce chiffre est d’autant plus mirobolant qu’au 1er janvier 2023, 6,6 millions de logements sont étiquetés F et G au DPE. Plus concrètement, 57 % des locataires ne connaissent pas ce diagnostic, contre 33 % des propriétaires.
Cette enquête soulève donc un point important : le besoin de pédagogie autour de cet outil qui sera obligatoire dans quelques semaines. L’enquête va plus loin :
- Seuls 37 % des propriétaires connaissent le DPE de leur logement actuel ;
- Bien que 43 % des propriétaires envisagent des travaux pour améliorer le DPE, seuls 12 % prévoient de le faire prochainement ;
- 46 % des Français souhaitent effectuer des travaux pour améliorer leur confort, mais 67 % estiment que le coût des travaux est trop élevé.
L’étude révèle un autre point important : le manque de connaissances sur des solutions efficaces pour améliorer le DPE.
- Seulement 50 % des répondants savent qu’une pompe à chaleur peut augmenter la note d’un DPE jusqu’à 2 classes ;
- 37 % sont conscients des économies possibles avec un chauffe-eau thermodynamique ;
- 38 % connaissent l’efficacité énergétique d’une pompe à chaleur air-air ;
- Et seulement 24 % savent que changer de radiateurs électriques peut améliorer le DPE.
Un dispositif inadapté aux petites surfaces
Autre limite pointée du doigt par de nombreux acteurs du logement : le DPE n’est pas adapté aux logements de petite taille. En effet, celui-ci mesure la consommation énergétique en kWh par mètre carré par an, ce qui signifie que plus la surface est réduite, plus la consommation semble élevée.
Selon l’Observatoire national de la rénovation énergétique, 31 % des logements classés F ou G font moins de 30 m², alors que cette catégorie ne représente que 13 % des logements de 100 m², comme le souligne Hassad Mouheb, président de Fed Experts.
Cette disparité est donc particulièrement préjudiciable pour les petites surfaces. D’autant qu’à partir de 2025, la location de logements classés G sera interdite, suivie des logements classés F en 2028. Cette mesure risque donc de priver les étudiants et les jeunes actifs de logements, ce qui amplifiera la pénurie déjà présente dans ce secteur.
Pour pallier ce dysfonctionnement, l’idée de l’exécutif serait d’introduire un coefficient de modulation pour les petites surfaces. Cette proposition ajouterait une variable supplémentaire au calcul : la taille du logement.
Le ministère du Logement a déjà reconnu la viabilité de cette solution. Toutefois, pour l’heure, rien n’est encore définitivement adopté. Le gouvernement est, à ce jour, dans l’attente des recommandations du Conseil national de l’habitat prévues pour début janvier.
Certains professionnels expriment, toutefois, des réserves concernant cette proposition. Leur crainte ? Ajouter des données supplémentaires pourrait complexifier encore plus le fonctionnement et la compréhension du diagnostic. Pour rappel, les récents changements dans le mode de calcul du DPE avaient déjà engendré quelques perturbations. D’autres estiment qu’une altération des notes du DPE ne serait pas judicieuse.
31 %
L’obligation du DPE dès 2024
Ainsi, à partir du 1er janvier 2024, le DPE deviendra une exigence pour accéder aux aides publiques en cas de travaux de rénovation énergétique et cette obligation ne fait pas l’unanimité. Un des arguments est que le diagnostic ne fournit pas aux propriétaires les indications nécessaires pour améliorer l’efficacité énergétique de leur logement.
À noter tout de même que les propriétaires qui entreprennent des chantiers de rénovation globale seront dans l’obligation de recourir au service Mon Accompagnateur Rénov’ à partir du 1er janvier 2024. Ce service a pour but d’aider les particuliers dans leurs démarches financières, mais également techniques. Reste à savoir si cet accompagnement suffira à aiguiller correctement les propriétaires dans leurs démarches de rénovation.
Enfin, cette obligation met le focus sur une autre problématique déjà constatée : les disparités tarifaires du DPE entre les départements. Selon une étude menée par la plateforme en ligne de réservation de DPE Kiwidiag.com et publiée par Le Figaro, il apparaît que les prix pratiqués sur le territoire sont particulièrement disparates, allant de 50 à 900 € pour un appartement, voire 1 800 € pour une maison. Ce contraste paraît incompréhensible pour un service censé être standardisé. Le sujet du DPE est donc sur la table. Il faudra certainement attendre début 2024 pour en savoir plus.
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